top of page

Les dangers des écrans chez les moins de 3 ans

Avant 3 ans, l'enfant a besoin de mettre en place ses repères spatiaux, puis temporels. Les repères dans l'espace se construisent grâce à toutes les interactions avec l'environnement qui implique tous ses sens : la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe et le toucher. Les repères temporels se mettent en place à travers les histoires qu'on lui raconte et les livres qu'il feuillette. En effet de nombreuses recherches démontrent et confirment aujourd'hui les dangers des écrans particulièrement pour les enfants de moins de 3 ans.

Ceci est compréhensible au regard du développement des enfants :

1. Le bébé se développe en mettant en bouche, regardant, touchant, manipulant, jetant, courant, expérimentant, jouant... A travers ces activités, il développe sa motricité fine, ses repères dans l’espace à trois dimensions et sa capacité à interagir avec ce qui l’entoure. Il a besoin d’activités engageant ses dix doigts et l’ensemble de son corps. Les écrans allumés accaparent toute son attention et risquent de le rendre agité, de nuire à sa concentration. Tout ce temps passé devant les écrans, il ne le passe pas à développer des capacités primordiales pour son évolution. 2. La télévision ne peut, en aucun cas, remplacer l’interaction émotionnelle et affective avec l’entourage. La télévision, même spécifique au bébé et même en présence d’un adulte, ne favorise pas ce type d’interaction car aucune parole n’est vraiment adressée au bébé. Le bébé a également besoin qu’on lui raconte des histoires, de feuilleter des livres d’images pour installer les notions d’avant, pendant et après. C’est en se repérant dans le temps grâce aux interactions directes avec les personnes qui l’entourent que l’enfant entre dans le langage. 3. Face à l’écran, l’enfant est passif : il n’a pas le sentiment de pouvoir agir sur le monde. Il n’est que spectateur. Or, pour son développement, le bébé doit être acteur et sentir très tôt sa possibilité d’agir sur ce qui l’entoure. C’est ce qu’il fait quand il manipule de petits objets autour de lui et quand il est en relation avec ses proches. 4. L’enfant doit peu à peu apprendre à faire face à l’absence, au vide, à l’ennui. Cela lui permettra plus tard de ne pas être dans une activité incessante, une avidité de consommation. En se réfugiant dans la consommation des écrans, l’enfant évite d’affronter les angoisses de séparation ou les sentiments de frustration. Cela risque de l’entraîner dans une pseudo-satisfaction qui ne l’apaisera jamais car le manque est interne et ne sera jamais comblé par un objet extérieur. 5. Soumis aux écrans, le jeune enfant devient captif du rythme très rapide des images, des couleurs, des sons. Cet environnement est d’une intensité largement supérieure aux stimulations habituelles de la vie quotidienne d’un bébé. Il risque alors d’intégrer cette excitation comme ingrédient nécessaire dans sa personnalité en formation. D’un côté, on recourt à la télé pour que l’enfant reste tranquille et de l’autre, aussitôt que l’écran est éteint, ce même enfant révèle une agitation croissante.

Les dangers des écrans

De nombreux travaux montrent que l’enfant de moins de 3 ans ne gagne rien à la fréquentation des écrans. Les premières études dans ce domaine ont porté sur la prise de poids, puis sur le langage . Le « bain linguistique » réel, avec des enjeux émotionnels de communication, est incontestablement plus riche qu’une exposition à un écran. Un consensus scientifique se dégage aujourd’hui pour considérer que l’exposition aux écrans (y compris DVD et applications sur tablettes et smartphone qui prétendent enrichir précocement le vocabulaire) n’aide pas les bébés à apprendre le langage. C'est dans un échange avec les parents, quand ceux-ci s'adaptent aux mimiques de leur enfant, qu'ils nomment ses émotions, modulent leurs interactions en fonction de la réponse de l'enfant, ... c'est dans ce tissage investi que l'enfant apprend le langage. La télévision à cet âge ne pourra jamais remplacer la richesse d'un échange en vrai pour apprendre à parler. Et même quand l'enfant a une langue maternelle différente de celle de l'école, il est plus riche pour lui d'avoir des échanges nourris et investis par ses parents dans sa langue d'origine plutôt que d'être placé devant un écran. De façon générale, l’exposition précoce et excessive des bébés aux écrans, sans présence humaine interactive et éducative, est très clairement déconseillée. 

Ces dangers sont également démontrés pour l’enfant qui joue dans une pièce où la télévision est allumée sans qu’il la regarde . Enfin, l’étude la plus récente a montré que les dommages liés à une consommation télévisuelle importante dans les premières années subsistent à l’âge de 10 ans . Signalons encore que le temps passé par les bébés devant la télé, y compris les programmes des chaînes qui leur sont spécialement dédiées, les éloigne de la seule activité vraiment utile à leur âge : interagir spontanément avec leur environnement grâce à leurs cinq sens. Jouer, toucher, manipuler les objets, se familiariser avec l’espace en trois dimensions est fondamental pour leur développement. L’enfant à cet âge a besoin de se percevoir comme acteur. Au contraire, face à un écran, il est non seulement passif, mais soumis à des couleurs et à des sons d’une intensité largement supérieure aux stimulations sensorielles habituelles de sa vie quotidienne. Rien n’y fait sens pour lui.

Avant 3 ans, des repères clairs

  • Evitez tous les écrans; les effets négatifs sont démontrés. Les repères dans l'espace se construisent grâce à toutes les interactions avec l'environnement qui implique tous ses sens et sa motricité : la vue, l'odorat, le goût, l'ouïe et le toucher. Les repères temporels se mettent en place à travers les histoires qu'on lui raconte et les livres qu'il feuillette. Toutes ces activités quotidiennes doivent être soutenues pour aider l'enfant à grandir.

  • Posez un cadre clair dès cet âge puisque toutes les études montrent que les écrans ont un effet négatif sur le développement. La prévention des usages excessifs des écrans à l’adolescence commence à la Maternelle! Ce que vous aurez obtenu de votre enfant à ce moment-là sera autant de gagné lorsqu’il s’agira de contrôler le temps qu’il passe sur un ordinateur.

  • Soutenez le jeu qui est une activité primordiale pour l’enfant et lui permet de développer sa créativité et ses capacités intellectuelles ainsi que l’acquisition du langage. Le jeu encourage également l’enfant dans ses capacités à être seul et à se confronter à l’ennui, points essentiels à son développement. Or, tout le temps passé devant les écrans est un temps pendant lequel l’enfant ne joue pas. A ce propos, découvrez la campagne "Jeu t'aime" qui rappelle que le jeu aide l'enfant à grandir, à se constuire, à découvrir le monde, à apprivoiser ses peurs, à développer sa créativité,...

  • Pas d'écran dans la chambre. L'écran a un effet excitant, même s'il peut sembler appaiser l'enfant; les images, les sons, les couleurs vont provoquer une certaine excitation qu'il va vivre uniquement intérieurement, la qualité de son sommeil peut en pâtir. De plus, l'écran évite à l'enfant à apprendre à s'endormir seul, avec ses propres ressources. 

  • Dès la naissance, l'enfant cherche à imiter. S’il vous voit souvent regarder la télévision, il voudra la regarder. Et s’il vous voit toujours tripoter votre Smartphone, il voudra faire de même. Si vous en utilisez un, pensez à le garder éloigné de votre enfant comme beaucoup d’autres objets de la maison doivent l’être.

  • Que chacun soit rassuré : les bébés qui n’ont pas accès aux tablettes tactiles et smartphone ne prennent aucun retard. Aucun écran n'est prioritaire à cet âge. Contrairement à ce que défendent les stratégies commerciales qui incitent les parents à mettre très vite leur bébé devant les écrans pour favoriser sa réussite ultérieure. Cette technique rappelle beaucoup celle qui a été utilisée par les producteurs de chaines de TV pour les bébés, avant que plusieurs études ne dénoncent le caractère mensonger de cet argument. Les créateurs des objets numériques de la Sillicon Valley sont plutôt réticents à mettre ces outils dans les mains de leurs propres enfants reconnaissant imposer une limitation drastique pour leurs petits et optant pour des écoles déconnectées.

  • Les tablettes et smartphones sont attirants. Beaucoup de parents s’extasient devant la capacité de leur bébé à empiler des cubes virtuels sur leur téléphone mobile alors qu’il est incapable d’assembler de vrais cubes en bois, activité difficile pour lui! Ce n’est donc pas étonnant que ce soit plus facile sur écran qu'en trois dimensions, parce qu’un bébé a d’abord besoin de temps pour construire ses repères corporels et sensori-moteurs. Il doit pouvoir flairer, toucher, porter à la bouche ses objets favoris, les secouer pour voir s’ils font du bruit, les jeter en l’air pour les regarder tomber, courir derrière. Le bébé qui se livre à ces activités construit ses repères spatiaux, découvre les possibilités de son propre corps et apprend à se repérer dans l’espace. Après les repères sensori-moteurs, les repères prioritaires pour le jeune enfant sont les repères temporels. Rien ne les installe mieux chez lui que le fait d’écouter une histoire ou de tourner les pages d’un livre d’images. La culture du livre est inséparable de la construction narrative : il y a un avant, un pendant et un après. Elle est également inséparable de la mémoire des événements du passé. Pour comprendre chaque nouvelle situation, il faut se souvenir de ce qu’on a entendu ou lu juste avant.  La capacité de construire une narration constitue le support de l’identité. 





0 commentaire
bottom of page